jeudi 7 février 2013

GÉOMÉTRIE SACRÉE : DEUX FIGURES À PART

Chapitre 1 
GÉOMÉTRIE SACRÉE
(partie 2)


DEUX FIGURES À PART...

DEUX FIGURES À PART : LE « 1 » ET LE « 2 » 

LE POINT
Le 1 est, le plus souvent figuré par un point « . »

Le point symbolise l'état limite de l'abstraction du volume, le centre, l'origine, le foyer, le principe de l'émanation et le terme du retour. Il désigne la puissance créatrice et la fin de toutes choses.

Dans les doctrines hindoue et tibétaine le point est la goutte, le germe de la manifestation.

La manifestation est l'extension du point selon les directions de l'espace. C'est l'intersection des branches de la croix. Le point est sans dimension, non soumis aux conditions spatiales.

Angelus Silesius nous dit que le point a contenu le cercle...

Dans l'art africain la décoration punctiforme représente en général quelque chose de réel. Les points sont solitaires ou groupés et esquissent des figures comme cercles, carrés, losanges. Le point est vu comme l’unité, la molécule, qui permet de composer toutes figures et de créé toutes choses...

Clément d'Alexandrie nous dit que si l'on abstrait d'un corps ses propriétés et ses dimensions il reste un point ayant une position. Si on ôte la position, on atteint l'unité primordiale.

Leibnitz, lui, distingue le point métaphysique, unité principielle, du point mathématique, détermination spatiale du précédent.

Le point est la lettre du monosyllabe sacré « OM », le germe à l'intérieur de la conque.

Le point c'est aussi l'invariable milieu des chinois, le vide du moyeu de la roue cosmique (ah ! moyeu = vide !), le pivot de la norme et le centre immobile du cercle, selon Tchouang-tseu. Il est l'équilibre et l'harmonie, l'origine de la méditation et l'aboutissement de l'intégration spirituelle...

LE SYMBOLISME DU CENTRE DU MONDE
(document  en pdf, à consulter ou télécharger - cliquez sur l'image)


LE CROISSANT DE LUNE


Le chiffre "2" est parfois représenté par un "croissant de lune"... Symbolisant la dualité, le double, le "mystère", la clairvoyance, la fertilité...

Le 2 est le nombre de l’association, de l’union, du couple, c’est le nombre de la dualité bien/mal , homme/femme, vie/mort.

C'est aussi un symbole associé à la deuxième arcane du Tarot, donc à la Papesse... La Papesse, arcane II est détentrice de tous les savoir et de tous les secrets de l’humanité... Elle est la mère, la grand-mère, celles qui ont donné la vie.

Elle est la gardienne des secrets de l'humanité, symbolisé par le livre grand ouvert tenu de ses deux mains sur ses genoux (dans certaines versions du Tarot elle tient des clés dans la main gauche). C’est elle qui détient le savoir qu'elle a elle-même reçu de ses ancêtres.

Qunat à la Lune, elle représente le double de la lumière solaire sur le plan planétaire, sera la manifestation symbolique du pouvoir fécondant de cette Matrice universelle qui est la souveraine de cette puissante énergie sexuelle qui serpente en toute chose. Le Nombre Deux est le binaire qui est la source du choix et de la liberté, mais aussi de la révélation. La vérité pour se manifester à la conscience doit avoir un doute possible ; la lumière n’est identifiable que par l’ombre qui la contraste ; on ne prend conscience d’une chose que par l’existence de son contraire ; le verbe est double exotérique et ésotérique, en cela la Papesse dans sa figure hiéroglyphique de la lame du livre de Thoth est justement à demi voilée, et tient dans une main un livre à moitié ouvert et dans l’autre deux clés, le sens signifiant et le sens cachant. Le Nombre Deux était dans l’ancienne Égypte la puissance Mer dont le hiéroglyphe représente un compas avec ses deux pointes figurant deux polarités de nature différente d’une même réalité qui les relie. Mer était la puissance sexuelle qui pousse vers leur réunion deux complémentaires séparés par des forces répulsives. Le Nombre Deux est le fameux esprit de l’obscurité du Tao-Tô-King qui en résume admirablement l’essence :

L’esprit de l’Obscurité est immémorial, éternel.C’est le principe féminin des origines.Les racines du ciel et de la terre s’élancent de sa porte mystérieuse.Toujours renouvelé, il se répand dans l’univers.Indéfiniment.Il ne s’épuise jamais.

En art et en symbolisme, un croissant est généralement la forme produite quand un cercle est obturé partiellement par un autre cercle, ce qui reste est une forme entourée par deux arcs de différents diamètres et qui s'intersectent en deux points.

Byzance et Anatolie

Le croissant avec une étoile, aujourd'hui considéré comme un symbole musulman, a longtemps été utilisé en Asie Mineure et par les anciens Turcs, avant les débuts de l'Islam.

Selon les archéologues, les fouilles ont montré que les Köktürks utilisaient le croissant et l'étoile comme symbole pour leur monnaie.

Des pièces vieilles de 1500 ans le montrent avec une personne. Le croissant est l'un des plus vieux symboles de l'humanité. Avec le soleil, il apparait en Akkadie vers 2300 av. J.-C. et à partir du deuxième millénaire av. J.-C. il était le symbole de la Mésopotamie.

Le croissant était bien connu au Moyen-Orient et a été transporté par les Phéniciens au viiie siècle à Carthage maintenant en Tunisie).

Au xiie siècle il a été adopté par les Turcs et depuis souvent accompagné d'une étoile comme mentionné par la sourate 53 du Coran, et a été le symbole principal de l'Islam depuis. Il se retrouve sur la plupart des drapeaux des nations islamistes.

Hindouisme

Le croissant de lune est aussi un symbole associé à l'iconographie hindoue, spécialement dans l'hindouisme puranique et tantrique. L'exemple le plus frappant est celui de Shiva (avec ses aspects tels que Bhairava et Mahakala, dont le front est orné d'un croissant de lune. Mais autre que Shiva, les déesses indiennes majeures comme Durga et Kali (cette dernière le plus souvent), sont représentées avec le croissant.

Sarasvati, une autre divinité majeure, est ornée du croissant dans ses styles de représentations tantriques. En dehors de cela, certaines divinités du panthéon liminal tantrique, comme Chinnamasta, Matangi, Kamala (Lakshmi tantrique), Tara et Lalita ou Tripurasundari sont toujours dépeintes comme ornées d'un croissant. Le croissant, symbolisant l'aspect re-naissance ou de régénération de la Lune, qui est le symbole de la puissance féminine ou de la nature de la femme (tout comme dans les traditions païennes de l'Ouest), a toujours été un des symboles et des motifs importants du Tantrisme.

Héraldique

Le symbole du croissant peut aussi se retrouver en héraldique. Bien qu'à priori il n'ait pas de rapport avec l'Islam, ses premières apparitions sembleraient remonter aux croisades...

Le croissant se trouve aussi dans des vieux symboles slavons et remonteraient à la Mythologie slave.


Catholicisme

Dans l'iconographie de l'église catholique romaine, Marie est souvent représentée selon la description de l'apocalypse: chapitre 12 "avec un [croissant] de lune sous ses pieds et sur la tête une couronne de 12 étoiles". Une des icônes les plus connues est Notre-Dame de Guadalupe.


SORCELLERIE
Depuis la fondation de la Wicca par Gardner, le croissant de lune est devenu un symbole associé au paganisme et à la sorcellerie. Il représente les déesses lunaire, surtout Hécate, associés aux pouvoirs de la lune, à ses cycles et je dirais, dédié à tous ces mystères.


La figure du pentagramme, muni de deux croissants de lune est le symbole officiel de la Wicca. Il symbolise les 3 déesses, et les 3 phases lunaires.


Le Croissant de Lune Renversé, les deux pointes vers le haut, représentant la "nouvelle lune" est le symbole du Cercle de la "Lug Loar", sans doute la plus antique tradition celtique concernant la magie. Il est devenu un des symbole utilisé par le "Coven de la Nouvelle Lune" (New Moon Wicca) fondés par Léa Kim Stewart, qui prétend avoir reçu ses enseignements de la "Lug Loar". Mais, affirme-t-elle, pour des raisons pratiques, elle a fusionné ses enseignements et préceptes à ceux de la Wicca.

Les adeptes de la Magie du Chaos, ont aussi incorporé le croissant de lune à leur insigne... Afin de signifier les "pratiques rituelles lunaires" de ce groupe occultes... Il est né de la fusion des préceptes de la Wicca et de la Magie du Chaos.

La Lune : La nuit et le jour

Représentatif du passage de l'obscurité (de la nouvelle lune) à la clarté (de la pleine lune) et vice-versa, le croissant est susceptible d'être rapproché du cycle de la nuit et du jour...

La nuit peut revêtir divers aspects selon le point de vue considéré

Au plan physique et psychique, la nuit représente les ténèbres, l'absence de lumière; la période d'obscurité éclairée par le seul reflet lunaire de la lumière du soleil; le temps propice à l'absence de bruits, au sommeil et aux rêves; l'épreuve des sensations de froid, d'angoisses, d'interrogations et de doutes.

Au plan symbolique, la nuit constitue le reflet inversé du jour. Le point culminant du jour, le soleil de midi, trouve son image dans l'apogée de la nuit, le soleil de minuit. La lumière visible, blanche se transforme en lumière invisible, noire. La diversité du monde diurne et manifesté s'ouvre sur le monde nocturne et l'Unité du Principe indifférencié. Le monde extérieur se mire dans le monde intérieur.
À la fois en deçà et au-delà du jour, la nuit représente l'absence de lumière et son Principe indifférencié qui se développe:

Au plan du Cosmos (ou macrocosme) en traversant successivement trois mondes (céleste, intermédiaire et terrestre).

Au niveau de l'individu (ou microcosme) selon trois ordres de réalisation (spirituel, psychique et corporel). Notons que la psyché ou l'âme constitue avec le corps l'être humain ou l'individu. Au-delà des états humains ou individuels s'élèvent les états supra-humains relevant aussi bien du manifesté que du non manifesté.

Produit du Principe indifférencié, source de tous les possibles, l'être humain ne peut que retourner vers son origine supra-humaine en remontant les grandes étapes précédentes:

Atteindre la véritable lumière, la lumière intérieure passe par une série de périodes obscures et lumineuses, de morts à certains états d'être et de re-naissances dans d'autres états d'ordre plus élevés. Ces changements d'états sont ponctués par les trois naissances de l'être (physique, psychique et spirituelle). Les deux premières tiennent à la nature humaine de l'individu et sont propres à la Sphère de la Lune tandis que la dernière est d'ordre supra-humain et relève du domaine du Soleil spirituel. En conséquence, deux voies s'offrent à l'être soucieux de sa destinée:

La voie lunaire s'ouvrant soit sur les seuls états humains soit sur les états spirituels ou supra-humains propres au monde cosmique selon le degré de spiritualité atteint.

La voie solaire ou la voie directe donnant accès du fond de la nuit cosmique au seul véritable soleil, au Soleil spirituel du monde supra-cosmique ou non manifesté.

Ces deux voies empruntent des portes différentes qui s'ouvrent ou se ferment à certains états selon que l'être accède aux états d'ordre supérieur ou retourne vers d'autres états humains et cela indépendamment de la forme traditionnelle considérée.

L'INFLUENCE DE LA LUNE

Sans la Lune, nos journées ne seraient que de 15 heures environ. En effet, l’attraction de la Lune ralentit la rotation de la Terre.

On connaît bien l’influence de la Lune sur les marées. La Lune est l’astre le plus proche de la Terre. Sa taille (3 476 Km de diamètre) en fait l’astre qui influence le plus la vie sur Terre, après le Soleil.

Du fait de l’attraction de la Lune, la Terre se déforme périodiquement. C’est sur les océans que l’effet est le plus visible.

Ainsi, lorsque la Lune est au-dessus de l’océan, toutes les 12 heures environ, elle l’attire et il se gonfle, en se retirant des plages : c’est la marée basse.
Le reste du temps, l’eau s’étale et remonte sur le littoral : c’est la marée haute.


Nos anciens connaissaient bien l’influence de la Lune sur la pousse des plantes. Depuis plusieurs dizaines d’années, des agriculteurs effectuent des recherches sur l’influence de la Lune dans l’optimisation des cultures.

De nombreuses associations françaises mettent en pratique l’agriculture biodynamique créée par Rudolf Steiner.

Les résultats obtenus sont indiscutables : les choux-raves sont deux fois plus gros, les récoltes des arbres fruitiers vont du simple au triple.

La Lune a également une influence sur les animaux qu’ils soient domestiques ou sauvages. Par exemple, le saumon se fait très discret à la Pleine Lune.

Par contre, les poissons plus gros comme le Thon remontent à la Pleine Lune. D'une manière générale, les prises sont plus importantes par mauvais temps ou temps couvert.

On a constaté que les insectes se montrent beaucoup moins les soirs de Pleine Lune.

La Pleine Lune augmente les naissances chez les mammifères. Ce phénomène est également vrai pour les humains.

Enfin, la Lune influence notre psychisme et donc notre santé. La Lune régit tout ce qui est liquide. Or, notre corps est en majorité composé d’eau.
Certaines traditions faisaient le rapprochement entre la Lune et le sexe des nouveau-nés.

LA LUNE DANS LES DIFFÉRENTES CULTURES

La Lune, symbole de la tradition hindoue

Ganesh, dieu de la Connaissance, symbolise le monde cosmique et extra-cosmique. Sa tête, dotée d'une défense brisée, représente l'Unité du non manifesté tandis que son corps dépeint la perception dualiste de la manifestation.

Dans son symbolisme lunaire, le dieu est coiffé d'un croissant et tient une hache de forme similaire dans l'une de ses mains. Le manche de l'instrument figure l'Axe de l'Univers, canal de communication entre les différents mondes. Sa lame qui fend, brise et génère des étincelles symbolise la foudre, résultat des interactions entre les nuages porteurs de pluie. Il s'agit des Eaux supérieures ou célestes associées aux états supra-humains par opposition aux Eaux inférieures ou terrestres représentatives des seuls états humains et propres à la sphère de la Lune.

Ganesh préside soit au passage des Eaux inférieures vers les Eaux supérieures soit au retour vers les Eaux inférieures selon que les êtres suivent la “Voie des Dieux” (dêva-yâna) ou la “Voie des Ancêtres” (pitri-yâna). Deux voies résumées ainsi par la Bhagavad-Gîtâ: “Feu, lumière, jour, lune croissante, semestre ascendant du soleil vers le nord, c'est sous ces signes lumineux que vont à Brahma les hommes qui connaissent Brahma. Fumée, nuit, lune décroissante, semestre descendant du soleil vers le sud, c'est sous ces signes d'ombre qu'ils vont à la Sphère de la Lune”. Ces deux voies claire et obscure mènent respectivement au non manifesté sans retour au manifesté et au retour dans le manifesté.

À l'image de Ganesh, Janus préside à la destinée des êtres dans les traditions romaine et chrétienne.

Le croissant de lune, symbole romain et chrétien

Doté d'un double visage, Janus est le gardien des portes s'ouvrant sur le passé et l'avenir. Le passé représente la voie du retour vers les états humains; l'avenir, la voie de sortie des états humains vers les états supra-humains. Selon la voie (solaire ou lunaire) empruntée, l'être devra franchir une ou deux portes pour accéder aux états supra-humains:

Dans le symbolisme solaire de Janus, la porte “Janua Coeli” ouvre sur le monde extra-cosmique, le Soleil spirituel, le Soleil de minuit, le non manifesté. C'est la voie la plus difficile, la porte étroite, le trou de l'aiguille selon l'Évangile: “Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu” (Saint Matthieu XIX.24).
Dans son symbolisme lunaire (Janus-Jana), deux portes “Janua Coeli” et “Janua Inferni” ouvrent respectivement sur le Ciel cosmique et la sphère lunaire, sur les états supra-humains appartenant à la sphère cosmique et les états humains. Selon son degré de spiritualité, l'être aura accès aux états supra-humains ou sera renvoyé vers les états humains.

Jana ou Diana, souvent représentée coiffée d'un croissant, n'est autre que l'aspect féminin de Janus. Cette image se retrouve notamment dans l'iconographie chrétienne où les pieds de la Vierge Marie reposent sur un croissant de lune. Sa disposition horizontale évoque la barque se déplaçant sur les eaux dans les deux sens, vers le passé ou vers l'avenir. Elle symbolise le passage d'une rive à l'autre, d'un état d'être à un autre état d'ordre plus élevé. Elle dépeint aussi la marche sur les Eaux inférieures de l'être ayant atteint les états des Eaux supérieures, un symbole commun à nombre de traditions autres que chrétienne, musulmane notamment. 

Le croissant, symbole de l'Islam


La vie religieuse musulmane est soumise aux computs lunaires tandis que le calendrier solaire rythme la vie profane. L'apparition du croissant au neuvième mois lunaire ouvre le jeûne du Ramadan qui s'achève avec la venue du même croissant à la lune suivante.

Au cours de la première phase du Ramadan associée à la lune croissante, l'être grandit à l'image de l'éclat de l'astre. À la pleine lune, l'être peut soit sortir à jamais de la Sphère de la Lune soit retourner à l'obscurité durant la deuxième phase en relation avec la lune décroissante.

Sortir de la sphère lunaire signifie quitter définitivement la lumière apparente pour la clarté véritable. En effet, la Lune ne fait que réfléchir la lumière du Soleil et accéder à la pleine lumière passe par une sortie définitive de la sphère lunaire.

Si l'être ne peut quitter la Sphère de la Lune, il est condamné à rester en son sein et à retrouver l'obscurité d'où il vient. C'est le cas de ceux qui doivent encore passer par d'autres états de la manifestation individuelle avant de prétendre accéder aux états supra-humains.

Atteindre au contraire la plénitude des possibilités humaines signifie quitter à jamais la sphère lunaire, signe de délivrance de la condition individuelle, pour atteindre la sphère des états supra-individuels. L'être, qui en a fini avec le monde restreint au corps et à la psyché, a rejoint le monde de l'Esprit pour devenir un être véritablement spirituel.

Telles sont les deux voies symbolisées par la Lune croissante et la Lune décroissante. Deux voies perceptibles aussi bien au sommet du dôme des mosquées surplombé d'un croissant que sur les dessins des drapeaux des pays de confession musulmane. Il suffit d'observer le dôme ou le drapeau sous toutes ses faces ou coutures pour s'en rendre compte. Voir le symbolisme des drapeaux porteurs du croissant pour plus de détails sur ce point.

Lorsque trois globes superposés, surmontés d'un croissant, apparaissent au sommet du dôme, ils représentent respectivement les trois mondes cosmiques (Terre, Atmosphère et Ciel) et le monde extra-cosmique de la Majesté divine. La tige verticale soutenant l'ensemble symbolise l'Axe de l'Univers. Elle est identique à l'axe du stûpa de la tradition bouddhique.

Le stûpa surmonté d'un croissant, symbole du bouddhisme

Originellement construit pour abriter les reliques du Bouddha ou de ses disciples, le stûpa renferme également un symbole universel.

Le stûpa est, en effet, souvent représenté par une image composée de quatre figures géométriques associées aux quatre éléments empilés les uns sur les autres en fonction de leur degré de densité: carré (Terre), cercle (Eau), triangle (Feu) et croissant (Air).

L'élément Air, symbolisé par le croissant, se présente comme un réceptacle destiné à recevoir un dépôt sacré. Cet aspect est encore renforcé lorsque le croissant prend une forme horizontale () et de demi-lune () qui l'assimile à une coupe.

Dans la tradition bouddhiste, la coupe est destinée à recevoir le cinquième élément qui contient tous les autres à l'état indifférencié, à l'état de principe, à savoir l'Éther. Dans un mouvement descendant, l'Éther se manifeste sous l'apparence des quatre éléments; dans un mouvement ascendant, les quatre éléments sont résorbés dans leur état de principe, d'unité.

Or, en tournant autour du stûpa, la lune croissante () devient lune décroissante () et vice-versa. Cela suggère que le stûpa symbolise à la fois les deux mouvements ascendant et descendant. Produit de la voie descendante depuis l'état unitaire jusqu'à sa manifestation, l'être humain ordinaire ne peut que partir à la recherche de l'unité perdue en marchant sur les traces de l'Être sans trace, le Bouddha.

SYMBOLIQUES DE LA LUNE

La Lune, passive, est constamment opposée au Soleil, actif. Ils représentent, entre autres, l’élément femelle et l’élément mâle.
Cependant, en langue allemande, la lune est de genre masculin et le soleil de genre féminin : der Mond et die Sonne.

La Genèse désigne la Lune lors de la création du nom de petit luminaire. Sa création, ainsi que celle du Soleil, est postérieure à celle de la Lumière.

On peut aussi la comparer à Jean le Baptiste dont le prologue de l’évangile de Jean dit qu’il n’est pas la Lumière mais qu’il lui rend témoignage.

Une des apparitions de la nouvelle lune marque pour les musulmans le début du mois de jeûne dénommé Ramadan. Lorsque la Lune est en direction du Soleil, elle est très difficilement observable de la Terre car le Soleil éclaire l’atmosphère et n’illumine pas la face que la Lune présente à la Terre : la Lune n’est visible qu’au coucher du Soleil lorsque l’observateur n’est plus ébloui par la clarté du ciel. C’est cette apparition que les musulmans surveillent pour décider du début du Ramadan, ainsi que tous les autres mois du calendrier hégirien, qui est un calendrier lunaire.

En astrologie, La Lune est l'astre gouvernant du Cancer

La Lune est la dix-huitième carte du tarot de Marseille.

La Lune figure sur de nombreux blasons et certains drapeaux : drapeau du Laos, drapeau de la Mongolie, drapeau des Palaos, drapeau saami, Shan (Birmanie).


Mauritanie

La Lune figure également sur des drapeaux et blasons sous forme de croissant où elle évoque l’Empire ottoman.

Le croissant figure sur plusieurs drapeaux de pays musulmans à travers le monde sous diverses formes dont la Turquie, la Tunisie, l’Algérie, la Mauritanie, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, le Pakistan, la République turque de Chypre du Nord.

La Lune joue un rôle important dans les calendriers lunaires et donc dans la notion de semaine qui, elle, n’a pas de signification lunaire. Le découpage du mois lunaire en quatre semaines existait dans le calendrier judaïque et a été mis en place par l’empereur romain Constantin Ier.

Auparavant les Romains utilisaient des décades pour découper leurs mois en trois décades. Les changements de calendriers viennent de la difficulté de concilier la périodicité de la Lune « luminaire de la nuit » à la périodicité du Soleil de par la rotation de la Terre sur elle-même et autour du Soleil.

Dans la table Unicode, deux symboles représentent la Lune : un croissant proche du premier quartier « ☽ » et un autre proche du dernier quartier « ☾ ».

LA LUNE ET LE TAROT
(article à venir...)

La Lune est la dix-huitième carte du Tarot de Marseille.

La lune, bien plus qu'un satellite aux yeux des humains, a toujours été source de mystère et de fascination dans l'ésotérisme.

Elle est traditionnellement rattachée à l'archétype maternel/féminin, sauf par exemple dans la mythologie amazonienne où la lune est un être masculin. Ses qualités physiques qui font que sans produire de lumière, elle reflète celle du soleil, contribuent à forger un symbolisme dual : d'un côté le Soleil, source de lumière, actif, le Père / de l'autre la Lune, reflet de lumière, réceptif, la Mère.

Dans le Tarot divinatoire, et plus précisément dans le Tarot de Marseille c'est cette qualité réceptive et ce symbolisme archétypal qui sont la base des interprétations.


Légendes et symbolisation de la Lune

Dans l'arcane XVIII, nous sommes plongés dans la nuit. Mais la nuit est illuminée par la Lune, élément central placé en haut de la carte. Ce décor évoque le monde des rêves, de l'imaginaire et de l'inconscient.

La Lune possède un visage, mais représenté de profil. C'est une lune croissante, qui n'a pas atteint sa plénitude, pas fini sa formation. Une partie d'elle reste cachée dans la nuit, ce qui symbolise le mystère de l'âme, le processus secret et invisible de la gestation, et tout ce qui est secret ou caché.

Ce visage nous renseigne également sur le fait que la Lune ne représente pas une jeune femme, il s'agit d'une sagesse ancestrale, qui se répand dans la carte grâce aux rayons de lumière émanant d'elle.

Sa capacité de créer la vie, la lumière, n'est qu'à moitié révélée, occulte, mais néanmoins très développée. Cela est symbolisé par la couleur rouge, symbole de la vie, du vital, de son foisonnement et de son activité.

En dessous du profil rayonnant de la lune, deux animaux se font face, apparentés à des chiens. Ils sont encadrés de deux tours au second plan dans le paysage.

Ces animaux, chiens ou loups - ou peut-être les deux - semblent hurler à la lune, ou ouvrir la gueule pour se nourrir des gouttes colorées qui émanent d'elle. Ils peuvent être un symbole de fratrie, d'un duo d'enfants réclamant sa pitance à la Mère. Ils peuvent être amis aussi bien qu'ennemis. L'animal bleu représente la partie la plus spirituelle de l'être, la tour derrière lui étant ouverte en haut, réceptive.

Autre élément très important, c'est le bassin représenté en bas de la carte. Eau de couleur bleue, elle renforce le symbolisme à l'inconscient, au caché (dans l'interprétation des rêves, l'Eau est le symbole même de l'inconscient, sa substance). L'eau nous parle également de spiritualité, d'intuition, et toujours, de réceptivité.

Cette eau est délimitée comme une piscine, mais agitée d'ondes. Ce pourrait être un port. Rappelant les marées, conséquences directes de l'influence lunaire, l'eau de l'arcane XVIII évoque les rythmes biologiques, les cycles féminins, le passage de la vie à la mort, et de la mort à la vie. Bordée en bas de terre et d'herbe, et en haut de lignes droites, l'eau symbolise l'inconscient prenant ses racines dans la nature primaire pour s'arrêter, délimité par le rationnel, et son dualisme (les chiens). Ces eaux, comme l'inconscient de l'être humain, représente la matrice de toutes les forces, qu'elles surgissent ou non à la conscience. Au centre de l'eau il y a un crabe, une écrevisse, une sorte de crustacé. Un crustacé a la particularité d'avoir une carapace pour protéger sa chair, fragile, qui ne supporte pas le contact. Par analogie le crustacé est la partie intime de notre être, l'émotion caché au milieu de notre corps/carapace. C'est une partie fragile (chair à vif sans sa carapace) mais d'où les émotions et intuitions peuvent naître. Ce crustacé tourné vers la lune, attirée par elle (comme la marée) réagit au monde extérieur. Lorsqu'il est en mouvement à l'intérieur de nous, le crustacé (l'émotion) peut nous faire chavirer, nous "transporter", les mouvements intérieurs sont les plus profonds. C'est pour cette raison également qu'on assimile cette carte au problème psychologique, interne. Lorsque l'émotionnel est touché, on peut avoir mal à l'âme ! On peut également y voir un symbole du Moi aspirant à s'élever jusqu'au contact avec la Lune. Le contact semble déjà établi puisqu'ils possèdent la même couleur.

Le Moi désire l'union avec la Lune sans savoir, comme il est limité par la conscience, et entouré d'un inconscient insondable, que comme tous les éléments de la carte, il est en communion avec elle.

Ce Moi en eaux troubles incite à entrer en contact avec l'intuition, et tout processus intérieur mystérieux. Le Moi participe au travail spirituel.

Selon le regard que l'on porte, c'est positivement une communication intuitive et profonde, ou bien une solitude et une séparation. L'incroyable capacité de la Lune à recueillir l'énergie et la lumière pour nourrir l'être, si elle n'est pas maîtrisée consciemment, peut donner l'impression d'être coupé des énergies du monde, et inciter à la solitude ou à la voracité.

Les pinces du crabe peuvent alors être menaçantes, les chiens peuvent sembler se battre. La capacité réceptive de la Lune peut donc devenir une faim insatiable, et une absorption maladive d'énergie. Les vagues des eaux inconscientes sont alors chaos mental et folie...



Suggestion de lecture...
“Symboles de la Science Sacrée”, de René Guénon, aux Éditions Gallimard (1962)

1 commentaire:

  1. Je suis désoler je suis tombé sur ton site par le file du destin je tien à te préciser que le symbole des wiccans ne signifiai pas 3 déesse mais une seule qui possède trois visage telle hecate; la Lune Croissante: la jeune fille; la Lune Pleine: la femme mure et la Lune Décroissante: la vieille femme, cependant il y a quatre phase lunaire dont la dernière se nomme aussi Lune morte ou sans-visage, les paganistes ésotérique ou non appel les soir où la Lune est morte nuit sans lune ou bien pour les pratiquant de l'art sacré le soir ou la Grande Ours pend par la queue voila pour la petite expliquation.

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